Émile Chanoux est probablement le personnage auquel le plus de lieux publics sont dédiés en Vallée d’Aoste. Il est aussi celui qui a été le plus cité dans le discours politique, et ce depuis sa mort survenue en mai 1944. Peut-on pour autant dire qu’il est aussi le plus connu ou même que sa pensée a été suffisamment analysée, expliquée, discutée ? Nous ne le croyons pas. À plusieurs points de vue, il reste une icône, sacrée ou honnie, à laquelle se référer ou à refuser, mais très peu comprise et presque jamais rendue à sa dimension humaine de penseur et d’acteur politique. Faisant suite à la parution de ses œuvres par les soins de l’Institut historique de la Résistance en 1994, la Fondation Chanoux commence par cette publication un travail de redécouverte de plusieurs aspects de sa vie et de ses accomplissements. Nous appuyant sur la contribution de plusieurs chercheurs, valdôtains, italiens et étrangers, nous essayerons au fur et à mesure de lever le voile sur certains aspects moins connus de son action et d’en creuser plus profondément d’autres. Le premier volume ne pouvait qu’être dédié à la formation intellectuelle de Chanoux, d’où naquit et se fortifia son refus du totalitarisme et qui est donc liée à ce pour quoi il est d’abord très justement célèbre : l’amour pour la liberté.

Ce volume recueille les actes du colloque international, Contre l’État totalitaire. Aux sources de la pensée chanousienne, qui s’est tenu à Aoste le 28 septembre 2007.